Résumé

Les technologies SDN (Software Defined Networks) ont envahi les Cloud depuis les grands rachats de Nicira et de Meraki en 2012 par VMware et Cisco (2,5 milliards de dollars au total). L’apport du SDN a prouvé l’efficacité et la productivité de la virtualisation des machines dans le Cloud et permet d’automatiser partiellement la création des connexions dans les datacenters. Le mode SaaS (Software as a Service) est alors devenu le mode privilégié d’utilisation des logiciels et d’intégration des services dans le Cloud.

La migration en mode SaaS des services complexes des réseaux d’entreprise reste très coûteuse, car elle impose une refonte du système d’information (SI). Ainsi la migration d’un service réseau virtualisé (VNF, Virtualised Network Function) d’un sous réseau ou d’un SI entier, d’une infrastructure vers une autre requiert non seulement la mobilité des machines virtuelles supportant les services à migrer mais aussi la restitution complète du contexte réseau de la fonction virtualisée, notamment à travers son plan d’adressage, ses fonctions de filtrage, de routage ou de haute disponibilité.

Pour simplifier, automatiser et réduire les coûts de migration des SI, il faut reproduire les services réseaux du SI dans le Cloud. C’est la virtualisation des services réseaux qui s’appuie sur le NFV (Network Functions Virtualisation). Les réseaux du Cloud et les réseaux locaux d’entreprise doivent donc être unifiés. C’est l’intégration en mode IaaS (Infrastructure as a Service) des services réseaux. Pour arriver à cette unification, le consortium, définira un langage de description des services réseaux unifiés. Il réalisera les composants logiciels permettant un déploiement automatisé de ces services réseaux. Il évaluera les performances de ces composants sur une plateforme d’intégration disposant de service Cloud. Il cherchera à optimiser l’impact des solutions d’accélération des partenaires.

Le consortium regroupe des partenaires avec des compétences et des positionnements complémentaires et essentiels pour réaliser les objectifs cités. GANDI, hébergeur cloud, fait évoluer les architectures de transport pour passer à l’échelle et s’appuie sur la virtualisation des réseaux pour déployer de nouvelles infrastructures. Il apportera sa double compétence clouds et réseaux. KALRAY, l’un des principaux fabricants de microprocesseurs français, propose des cartes réseau accélératrices, celles-ci permettront de ne pas sacrifier la haute performance et offrira un environnement de développement au projet. L’expérience de BYO Networks dans la gestion de réseaux et SI d’entreprises sera précieuse pour traiter le réseau local d’entreprises visé par CARP. CityPassenger assure la sécurité et la protection des contrôleurs des services réseaux et des fonctions réseaux virtualisés. UCOPIA conçoit des contrôleurs d’accès et des services réseaux logiciels qu’il pourra migrer dans le cloud. Les académiques, UPMC et IMT, optimisent et urbanisent les services clouds, SDN et NFV.

A l’issue de ces travaux les partenaires s’appuyant sur (ou possédant) une infrastructure Cloud disposeront d’un avantage compétitif important dans le déploiement des SI complexes. Les partenaires gérant les réseaux locaux d’entreprise seront à même de proposer des solutions d’intégration des SI dans le Cloud pour un coût de migration réduit. La disponibilité rapide des services CARP permettra de raccourcir les temps de mise sur le marché de solutions d’infrastructure réseau opérées en mode service. Le consortium CARP profite également de 2 opportunités :

  • la focalisation des grands acteurs sur le Cloud qui concentre les gros marchés d’équipements de réseau,
  • le mouvement Open Source autour du SDN et du Cloud qui met à disposition des solutions logicielles fiables et ouvertes facilement adaptables au choix d’architecture du consortium.

En effet, le marché d’unification des réseaux n’est pas encore adressé par les grands acteurs américains, car il réduirait le volume de vente des équipements réseaux. En aidant des acteurs de taille modeste à accéder, à temps, à un marché de taille mondial (estimée à 30% des 35 milliards de dollars en 2018 par SDNCentral), le FUI donne une forte incitativité à son financement.

Aujourd’hui les utilisateurs reconnaissent de la valeur à l’infrastructure réseau et ses équipements. Selon les membres du consortium, la solution CARP fera migrer cette valeur vers la solution proposée de gestion de cette infrastructure, car elle réduit les coûts d’intégration et les coûts d’exploitation. Elle permettra de localiser cette valeur chez les acteurs de l’IaaS que sont les membres du consortium, quelle que soit la solution de Cloud envisagée et quel que soit l’équipementier des réseaux locaux. Avec la compétence et l’expertise des universitaires qui en font partie, le consortium est en mesure de développer une solution d’unification facilitant la mise en œuvre de services communicants complexes. Ces services trouveront d’autres utilisations notamment dans le SmartGrid, dans l’Internet des Objets (IoT) et le M2M où les interconnexions en mode SaaS trouvent aujourd’hui leur limite.